« Hier ne peut jamais ressembler à demain ;
Rien n'est pérenne, sauf la mutabilité. »
Frankenstein ou Le Prométhée moderne de Mary Shelley
Le défi que représente la colorisation, au-delà des obstacles techniques, relève de l’extravagance. Redonner des couleurs à une image, c’est ramener à la vie une scène qui pour des raisons technologiques et historiques n’a pas pu être saisie dans ses tons d’origine. Les gradients de gris ne sont pas autant de codes attribués à des couleurs. Aussi l’image en noir et blanc transcrit une infinité de nuances en un nombre plus restreint d’équivalents. Si le passage de la couleur au noir et blanc revient à diminuer la masse d’informations, coloriser nécessite d’ajouter des données qui ne sont pas contenues dans le document.
Concernant notre travail certaines bases objectives sont connues : couleurs des camouflages, uniformes et textures de certains détails (bois, métal, etc …). Par contre l’ensemble des éléments ne dépendant pas de ces domaines est soumis à l’incertitude voire à l’absence de connaissance. Quid des cheveux ? Des yeux ? Du ciel ? De l’état réel de l’herbe ? Du tissu ayant servi à la confection des vêtements de tel ou tel badaud ? Et pourtant il faut choisir. Décider de l’inconnu est une gageure qui statistiquement génère de l’erreur. Ainsi il faut rester conscient que la plupart des éléments périphériques des images publiées ici sont des « mensonges ». Oui, coloriser est en soit accepter l’erreur, la commettre et l’intégrer dans un vaste ensemble où se côtoient réalité et fantasme.
Ce que vous allez consulter sur cette page est une recherche que nous soumettons, pas une vérité que nous assénons.